Article de blog : Sécurité en ligne.

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Chaque jour, des millions de consommateurs achètent sur Amazon, eBay, AliExpress ou Wish. Ces plateformes sont devenues des réflexes pour trouver rapidement un produit, souvent à un prix compétitif. Mais derrière l’abondance d’offres alléchantes, une réalité bien plus sombre se cache : les contrefaçons technologiques y prolifèrent. Chargeurs, écouteurs, batteries, jouets électroniques… ces produits imités inondent les marketplaces et posent un risque réel pour la sécurité, la vie privée et le portefeuille des acheteurs.
Les marketplaces reposent sur un modèle qui facilite l’entrée de milliers de vendeurs tiers, souvent basés à l’étranger. Si cette ouverture offre une variété immense de produits, elle devient aussi une porte d’entrée pour des vendeurs peu scrupuleux. Les contrôles sont automatisés et souvent superficiels : une simple déclaration suffit pour mettre en ligne un article. Résultat, des produits non conformes, parfois dangereux, se retrouvent aux côtés d’offres parfaitement légitimes.
La demande contribue aussi à ce phénomène. Les consommateurs sont attirés par des prix bas et des promotions agressives. Certains savent qu’ils n’achètent pas l’original, mais pensent faire une bonne affaire. D’autres, en revanche, croient acheter un produit authentique, persuadés que la plateforme garantit la fiabilité de l’offre. Dans les deux cas, le terrain est favorable aux contrefaçons.
Toutes les catégories ne sont pas égales face aux contrefaçons. Les produits technologiques sont particulièrement concernés, car ils combinent forte demande, prix attractifs et difficulté pour l’acheteur de vérifier la conformité.
Les plus répandus sont les chargeurs et câbles pour smartphones, qui ressemblent en apparence aux modèles d’origine mais ne respectent aucune norme de sécurité. Les batteries externes et powerbanks figurent également en tête, souvent incapables de fournir la capacité annoncée. Les écouteurs et casques sans fil constituent une autre catégorie sensible : certains sont vendus comme des alternatives à bas prix d’AirPods ou de grandes marques, mais la qualité sonore et surtout la sécurité électrique sont très en deçà.
À cela s’ajoutent de nombreux gadgets électroménagers ou de bien-être (rasoirs, lampes UV, stimulateurs musculaires), sans oublier les jouets électroniques. Ces derniers sont particulièrement inquiétants, car ils peuvent être destinés aux enfants et présenter un risque d’incendie ou d’ingestion de petites pièces.
Acheter une contrefaçon technologique ne signifie pas seulement perdre de l’argent. Les conséquences peuvent être bien plus graves.
La DGCCRF en France et la Commission européenne publient régulièrement des alertes sur ce type de produits retirés du marché.
Heureusement, plusieurs indices permettent de repérer un produit suspect avant d’acheter.
Ces dernières années, la DGCCRF a ordonné le retrait de centaines de produits électroniques dangereux vendus sur Amazon et Cdiscount. Parmi eux, des chargeurs de smartphone qui risquaient l’incendie, mais aussi des jouets électroniques non conformes aux normes européennes.
La Commission européenne publie chaque année la base de données Safety Gate (anciennement RAPEX), qui recense les rappels de produits dangereux. On y retrouve régulièrement des articles achetés sur AliExpress ou Wish, comme des lampes LED, des écouteurs ou des batteries.
Ces cas concrets montrent que même sur des plateformes réputées, les consommateurs ne sont jamais totalement à l’abri. La responsabilité des marketplaces est donc directement engagée.
Amazon, eBay ou AliExpress affirment lutter activement contre les contrefaçons. Des programmes comme “Amazon Transparency” ou les labels “Acheter auprès du vendeur officiel” visent à rassurer les clients. Mais dans les faits, le volume colossal de produits mis en ligne rend le contrôle quasi impossible.
La législation européenne évolue toutefois. Le règlement sur les services numériques (DSA – Digital Services Act), entré en vigueur en 2024, renforce la responsabilité des plateformes. Désormais, elles doivent agir plus rapidement après un signalement et peuvent être sanctionnées si elles laissent circuler des produits dangereux.
Cette pression juridique est nécessaire, car tant que les contrefaçons génèrent des ventes, elles continueront à proliférer.
Découvrir que l’on a acheté un produit contrefait est toujours frustrant, mais il existe des recours.
La première étape consiste à contacter la plateforme pour demander un remboursement. Amazon, par exemple, applique une politique de remboursement assez souple, même si le vendeur est tiers. Il est aussi possible de signaler le produit à la DGCCRF via la plateforme SignalConso, ou à son équivalent dans d’autres pays européens.
Si le produit présente un danger, il est essentiel de cesser immédiatement son utilisation. Dans le cas d’un paiement par carte bancaire, certains établissements permettent de contester la transaction en invoquant une tromperie. Enfin, partager son expérience sur les forums et sites d’alerte permet d’éviter que d’autres consommateurs ne tombent dans le même piège.
La vigilance reste la meilleure arme. Voici quelques points essentiels à examiner avant tout achat :
⚠️ Pour les produits technologiques sensibles comme les chargeurs ou les batteries, mieux vaut acheter directement auprès des marques ou dans des enseignes reconnues.
Les contrefaçons technologiques ne sont pas de simples imitations sans conséquence. Elles représentent un danger réel pour la sécurité et la confiance des consommateurs. Derrière une économie parallèle de plusieurs milliards d’euros se cachent des risques concrets : incendies, pertes financières, espionnage de données.
Si les marketplaces ont une part de responsabilité, chaque acheteur peut limiter le risque grâce à quelques réflexes simples : comparer les prix, vérifier les vendeurs, lire attentivement les fiches produit. L’information reste la première protection.
En cas de doute, mieux vaut s’abstenir que de mettre en danger son argent et sa sécurité. Et n’oubliez pas : si une offre semble trop belle pour être vraie, c’est probablement le cas.