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Article de René Ronse

Les arnaques à la rénovation énergétique : entre fausses aides et travaux bâclés

Mis à jour le 6 novembre 2025.

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Arnaque rénovation énergétique
L’énergie coûte cher, les factures augmentent, et les incitations à rénover son logement se multiplient. Isolation, pompes à chaleur, panneaux solaires, chaudières écologiques : les offres de rénovation énergétique fleurissent partout, encouragées par les aides publiques comme MaPrimeRénov’, les primes CEE ou encore les subventions régionales.
Mais derrière ce marché en pleine expansion se cachent de nombreux escrocs qui profitent de la confiance des particuliers. Chaque année, des milliers de foyers sont victimes d’entreprises frauduleuses, de chantiers inachevés ou de fausses aides d’État.

Un secteur en plein essor… et un terrain fertile pour les escrocs

Les politiques publiques ont encouragé la rénovation énergétique pour réduire la consommation d’énergie et les émissions de CO₂. Mais le succès de ces programmes a aussi attiré les fraudeurs.

Le scénario est souvent le même : un appel téléphonique, un démarchage à domicile ou une publicité sur Internet promettant des travaux “à 1 €” grâce à des subventions. L’offre paraît trop belle pour être vraie — et elle l’est.

Ces pseudo-professionnels exploitent les failles administratives, la méconnaissance des dispositifs d’aide et la complexité des démarches.

Une fois la signature obtenue, les arnaques varient :

  • Travaux de piètre qualité ou non réalisés.
  • Entreprises qui disparaissent dès l’acompte encaissé.
  • Faux dossiers MaPrimeRénov’ montés avec de fausses pièces justificatives.
  • Chantiers surfacturés au nom d’un partenaire ou d’un organisme “mandataire”.

Les techniques les plus courantes

Les fraudeurs s’adaptent aux tendances et utilisent des méthodes de plus en plus sophistiquées.

1. Le démarchage téléphonique agressif

Malgré son interdiction dans la plupart des cas depuis 2023, de nombreux consommateurs reçoivent encore des appels prétendant provenir de “l’Agence de la transition écologique” ou “du service des aides à la rénovation”. En réalité, ces organismes n’existent pas ou ne démarchent jamais par téléphone.

2. Les sites Web trompeurs

De faux sites imitant ceux de l’État (avec logos officiels, couleurs tricolores, nom de domaine en “.gouv-fr.info” ou “.france-renov.pro”) piègent les internautes. Les formulaires collectent des données personnelles pour ensuite revendre les coordonnées à des entreprises commerciales non agréées.

3. Les artisans sans certification RGE

De nombreuses entreprises se présentent comme “RGE” (Reconnu Garant de l’Environnement) sans en avoir la certification. Cette mention est pourtant obligatoire pour bénéficier des aides publiques.

4. Les fausses subventions et avances remboursables

Certaines sociétés font croire à une prise en charge totale des travaux. Après la signature, elles demandent un acompte pour “sécuriser la demande d’aide”, puis disparaissent. D’autres envoient de fausses attestations de versement ou des documents d’organismes publics falsifiés.

5. Les chantiers abandonnés

C’est l’arnaque la plus frustrante : après avoir encaissé un acompte, l’entreprise commence les travaux puis cesse toute activité, laissant le logement en chantier et le client sans recours.

Des conséquences dramatiques pour les particuliers

Arnaque rénovation énergétique - Famille dévastéeLes victimes de ces escroqueries subissent non seulement des pertes financières, mais aussi des préjudices administratifs et matériels considérables.

  • Pertes financières importantes

    Acomptes perdus, surcoûts de réparation, recours juridiques coûteux.
  • Travaux dangereux ou non conformes

    Une isolation mal posée ou un équipement défectueux peut provoquer des incendies ou dégrader le logement.
  • Refus d’aides réelles

    Lorsque le dossier contient de fausses informations (souvent fournies par le fraudeur), l’Agence nationale de l’habitat (Anah) peut refuser définitivement la prime.
  • Usurpation d’identité

    Certaines victimes découvrent qu’un dossier de subvention a été déposé à leur nom sans leur accord.

Comment reconnaître une arnaque à la rénovation énergétique ?

Heureusement, certains indices permettent de repérer une tentative de fraude avant qu’il ne soit trop tard :

  • Promesses trop alléchantes

    Les formules “travaux gratuits” ou “zéro reste à charge” sont souvent mensongères.
  • Urgence imposée

    L’escroc insiste pour signer vite, sous prétexte de “fin d’aides imminente”.
  • Documents flous ou sans logo officiel

    Les devis et formulaires officiels comportent toujours des mentions légales et un numéro SIRET vérifiable.
  • Acompte immédiat

    Un professionnel sérieux ne demande jamais d’argent avant la validation du dossier.
  • Absence de certification RGE

    Vérifiez toujours la validité de la mention sur le site officiel france-renov.gouv.fr.

Cas récents et sanctions

En 2024, plusieurs sociétés ont été condamnées pour avoir abusé de la confiance de milliers de consommateurs.

Parmi les plus médiatisées :

  • Une entreprise du Nord condamnée pour avoir encaissé plus de 3 millions d’euros d’acomptes sans réaliser les travaux.
  • Un réseau de téléprospection sanctionné par la CNIL pour démarchage illégal.
  • De faux mandataires de MaPrimeRénov’ épinglés pour usurpation d’identité d’agents publics.

Ces affaires ont conduit le gouvernement à renforcer les contrôles et à sanctionner plus sévèrement les pratiques trompeuses.

Les recours possibles pour les victimes

En cas d’arnaque, il est essentiel d’agir rapidement :

  • Déposez plainte auprès de la gendarmerie ou de la police nationale.
  • Signalez l’entreprise à la DGCCRF via SignalConso.
  • Contactez votre banque pour tenter d’annuler le paiement si possible.
  • Prévenez l’Anah si un dossier MaPrimeRénov’ a été usurpé à votre nom.
  • Conservez tous les échanges, devis et preuves écrites pour un éventuel recours judiciaire.

Les nouvelles protections pour les consommateurs

Depuis 2024, plusieurs mesures visent à renforcer la sécurité des ménages :

  • Interdiction du démarchage téléphonique pour la rénovation énergétique.
  • Obligation de vérifier la certification RGE pour toute entreprise intervenant dans le cadre d’aides publiques.
  • Création d’un registre national des mandataires agréés MaPrimeRénov’.
  • Amendes renforcées pour usurpation d’identité d’organismes publics.

Ces dispositifs ne suffisent pas à éradiquer la fraude, mais ils facilitent les signalements et limitent la propagation des réseaux malveillants.

Comment choisir une entreprise fiable

Avant tout engagement, adoptez quelques réflexes simples :

  • Vérifiez le numéro SIRET sur societe.com.
  • Demandez plusieurs devis pour comparer les tarifs et prestations.
  • Ne signez jamais sous pression ni à domicile.
  • Vérifiez la validité du label RGE et la réputation de l’entreprise en ligne.
  • Privilégiez les artisans recommandés par France Rénov’.

Et si l’entreprise fait faillite ?

Certaines victimes découvrent que l’entreprise a déposé le bilan peu après la signature. Dans ce cas :

  • Contactez votre assurance habitation : certaines incluent une protection juridique.
  • Signalez la faillite au greffe du tribunal de commerce.
  • Déclarez votre créance pour tenter un remboursement partiel.
  • Informez la DGCCRF afin que l’entreprise soit inscrite sur la liste noire des fraudeurs.

Conclusion

Les arnaques à la rénovation énergétique sont devenues un véritable fléau, nourri par la complexité des aides et la confiance mal placée des consommateurs.

Derrière des promesses d’économies et d’écologie se cachent trop souvent des pratiques malhonnêtes et des pertes financières importantes.

Pour éviter les pièges, il faut garder un réflexe simple : vérifier avant de signer.

Ne vous fiez jamais aux discours trop flatteurs ni aux offres “miraculeuses”.

La rénovation énergétique reste un investissement utile — à condition de s’entourer de professionnels certifiés et transparents.

Avant tout devis, un seul réflexe : consulter le site France Rénov’ ou un conseiller public pour s’assurer de la légitimité de votre interlocuteur.


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